Sujet commun : Ms & Mr Bowen 2019

À croire que les événements de la ville finissaient toujours par les rapprocher, Blanche et Léo. D'abord aperçu en cavale à la cérémonie des Bowards, quittant la salle des fêtes comme des amants adultères, soirée qui avait lancé les bases de la simplicité de leur relation nouvelle, aujourd'hui le couronnement de la miss et du mister de la ville qui ravivait leur flamme. Et si à la première soirée ils avaient tenté tout de même d'être discrets, cette seconde prenait une tout autre avenue, s'affichant officiellement au bras l'un de l'autre. Ce n'était pas un secret pour la ville que ces deux mi-australiens mi-français se tournaient autour depuis des années déjà par intervalle, entre leurs relations respectives, mais aujourd'hui n'avait rien de similaire à leur passé. Bali les avait changés. Changé, mais pas entièrement, Léo toujours au premier rang de la ville, la coqueluche de service, à en croire sa piètre vision de lui-même, remportant le prix de mister Bowen. S'il avait une si mauvaise opinion de lui-même, aux yeux de sa douce, il la méritait cette couronne. Il n'y avait aucun autre homme qui lui arrivait à la cheville, à ses yeux, et ce n'était pas par manque d'objectivité.
Après le discours de Léo, il reprit direction vers la blonde qui l'attendait, coupe en main, prête à le féliciter. Mais, Léo, lui, ne semblait pas avoir le coeur à fêter. Il déposa sa coiffe sur la tête de sa douce, moue hésitante au visage, la couronnant reine de la soirée par dépit. Mais pas du tout !, s'obstina-t-elle alors qu'il se caractérisait de gigolo de service. J'aurais voté pour toi, moi, si seulement elle l'avait fait. Mais elle avait fait abstraction du message, Blanche, dès qu'elle l'avait eu, sachant très bien ce que Léo en penserait. Lissant les tournesols de sa robe ajustée, la blonde sourit à son cavalier avant d'ajouter : alors, ça me va si bien que ça, une couronne ?, plaisanta-t-elle. Elle n'avait rien d'une miss Bowen, Blanche. Elle avait plutôt l'étoffe d'une impostrice, dans ce rôle et dans sa vie, à prendre la place qui ne lui revenait pas de droit. Léo, lui, s'engouffra son verre de champagne d'un trait avant d'en attraper un second et proposa à la tatoueuse de bien vouloir lui accorder une danse. Évidemment. Ils s'avancèrent vers la piste où quelques couples s'étaient déjà installés. Blanche entoura la nuque du photographe de ses mains, la couronne toujours bien droite sur sa tête. J'ai franchement l'air ridicule avec ce truc, s'esclaffa la blonde.

Je souris à sa remarque, surtout parce que ça me faisait comprendre que les heures qu’elle avait pour elle, elle décidait de les passer avec moi. Ça en disait quand même long sur nos rapprochements des dernières semaines. Nous avions beau vivre sous le même toit depuis plusieurs années, nous n’avions jamais passé autant de temps ensemble que présentement. « It’s a date, then. » Répondis-je quand elle me réserva une soirée la semaine prochaine. Quand les jeunes partaient, vers 21h, je me réservais toujours un peu de temps pour danser par moi-même, travailler mes chorégraphies solos mais aussi celles avec Harmonie. Il me ferait plaisir d’en montrer quelques-unes à Freja. Après tout, c’était un peu comme mon arme fatale. Ce moment de complicité fut rapidement chassé par mon trouble en voyant Zelda accompagné d’un homme plus grand, plus bâti et généralement plus masculin que moi. Sa grosse barbe blonde avait de quoi faire bien des jaloux, moi le premier. Mais c’était surtout la femme à son bras qui me rendait actuellement jaloux. Freja, inquiète, me demanda si ça allait. « Pas vraiment. Mais je l’ai cherché. » C’était moi qui avais mis un terme à notre relation, après tout. Je ne pouvais pas en vouloir à Zelda d’avoir tourné la page. Quand je vis les mains de l’homme se resserrer sur la taille de la gameuse et se pencher à son oreille, j’eus le réflexe de rapprocher Freja de moi à mon tour. Et quand le regard du partenaire de Zelda se posa sur nous, je détournai vivement le mien. « Le bon côté c’est qu’on va mourir ensemble, du coup. » Je me forçais à détendre l’atmosphère alors que mon corps tout entier était raidit par le malaise de cette situation. « Est-ce qu’on devrait passer le reste de la soirée séparés ? » Demandais-je, même si je n’en avais aucunement envie.  

« Parfait, n'oublie pas les fleurs, j'amènerai le vin. » Rétorques-tu avec un sourire au coin des lèvres. Parce que c'est comme ça que tu vois un rendez-vous, finalement, et que tu adores les fleurs, tu dois bien l'avouer. C'est la première fois que vous allez réellement vous voir ailleurs que dans une chambre et effectivement, ça en dit long sur l'évolution de votre relation. Pourtant, ni Concho, ni toi, ne semblez réellement vous en soucier. Le sourire de l'australien est rapidement balayé par l'arrivée de Zelda au bras d'un autre. Un homme très séduisant, tu es bien obligée de le reconnaitre même si tu éviteras d'en faire part à ton colocataire. Tout ce qui t'importe là, c'est de savoir comme Concho se sent et vit cet "affront". « Au moins, tu pourras te consoler avec une sublime brune. » Dis-tu en souriant pour tenter de rendre son sourire à Concho et pour dédramatiser un peu la situation. Tu ne protestes pas quand il se rapproche de toi, sûrement animé par l'envie de rendre jalouse son ex petit-amie. Pour l'instant, tu te contentes d'être là pour lui car de toute façon, en ce qui concerne Zelda, le mal est déjà fait. Tu sais d'avance qu'elle va t'en vouloir à mort car même si vous ne montrez pas grand chose, Concho et toi, certains regards, certains gestes ne trompent pas. « Ça devrait aller pour toi, tu es libre après tout, elle n'a plus vraiment le loisir de te reprocher quoi que ce soit. Moi, par contre, j'ai l'image d'une amie peu fiable et peu loyale. » Réponds-tu avec une petite moue triste. Tu n'as jamais voulu faire de mal à Zelda et encore moins perdre son amitié. Ce qu'il s'est passé entre Concho et toi, ça vous est tombé dessus sans que vous ne compreniez quoi que ce soit. « C'est ce que tu veux ? » Demandes-tu quand ton cavalier propose de passer le reste de la soirée séparés. « Dans tous les cas, qu'on soit séparé ou non, le temps d'une soirée, je crois que le mal est déjà fait. » Zelda vous a déjà vu de toute façon alors un peu plus ou un peu moins. Foutu pour foutu, comme on dit...

Je ris quand elle parla de fleurs et de vin, comme s’il s’agissait d’un rendez-vous galant alors que je lui ferais plutôt une démonstration de gros hip-hop sale. Peut-être que je pourrais terminer le spectacle privé par une danse un peu plus contemporaine et romantique, comme celles répétées avec Harmonie, juste pour mettre la table pour le reste de la soirée. Parce que si Freja me parlait de fleurs et de vin, alors c’est ce qu’elle aurait. « Je n’oublierai pas. » Conclus-je seulement, avec un même sourire au coin des lèvres. Si seulement tout le gala avait pu être aussi léger. Malheureusement, Freja et moi n’étions pas seuls au monde et bien vite, je remarquai la présence de Zelda avec un autre homme qui ne passait pas inaperçu. Je forçai un sourire à la réplique de ma colocataire, qui voulait dédramatiser. « Et si j’suis inconsolable, tu prendras encore plus soin de moi ? » Continuais-je même si le cœur n’y était pas vraiment. Même que je n’avais tellement plus la tête à ça que je commençai à agir comme un parfait débile, rapprochant Freja de moi juste parce que j’avais vu Zelda se rapprocher de l’autre. Un jeu dangereux de jalousie, qui pouvait blesser bien d’autres personnes que moi. Et Freja aussi avait peur, pour son amitié avec Zelda qui elle aussi en prendrait un coup. Je compris, à travers les paroles de la norvégienne, qu’elle avait effectivement bien plus à perdre désormais. Je la regardai avec tristesse. « Je sais que tu ne voulais pas lui faire de mal. Elle finira par le comprendre, elle aussi, si vous prenez le temps de parler … » Enfn, ça, c’était si la vérité sortait au grand jour. Pour le moment, peut-être que Zelda ne se doutait pas de ce qui se passait vraiment entre nous. « Non, c’est absolument pas ce que je veux. J’suis venu ici pour être avec toi, autrement j’crois que je rentrerai à l’appart … » Et comme elle le disait, le mal était fait. « T’as raison, continuons juste à danser et à profiter. Après tout, des amis ont le droit de faire ça ensemble. C’est ce qu’on est, après tout. » Vraiment ? N’étions-nous pas bien plus que ça maintenant ?

Celle que la situation semblait amuser c'était bien Blanche, elle n'avait jamais caché qu'elle trouvait son cavalier attirant, depuis toujours d'ailleurs, elle était probablement sa groupie numéro et visiblement ça ne la dérangeait pas que son petit ami soit mis une nouvelle fois sous les lumières. Certaines auraient pu être jalouses, mais elle en avait vu d'autres, Cambridge, concernant son amant favori, elle avait appris à garder ses humeurs pour elle sous peine de le voir s'éloigner. Néanmoins il n'y avait aucun risque, en ce moment il n'avait qu'elle en tête et leur retour de voyage depuis quelques jours seulement était comme le prolongement d'une lune de miel, il ne touchait pas vraiment terre. Cet effet ne durerait probablement pas longtemps, bientôt ils reviendraient à la réalité mais pour l'instant Emerson en profitait. J'espère bien que tu n'as pas voté ! Tout ça c'est de la connerie, c'est juste un prétexte pour passer une soirée à boire au frais de la mairie. Et de leurs impôts mais il ne voulait pas être cynique à ce point. Alors qu'elle ajustait cette robe qui était déjà bien prêt du corps, Léo observait sa cavalière un mince sourire aux lèvres. T'es toujours belle, tu le sais. Léo avait tendance à boire un peu trop de champagne, sûrement que le lendemain il aurait la tête à l'envers, mais il aimait la sensation de chaleur qui montait en lui sans savoir bien si c'était l'effet de l'alcool ou celui de la blonde. Il l'entraîna sur la piste de danse, non sans y apercevoir une brune qu'il reconnaîtrait entre mille, Freja, en compagnie de Concho. Elle lui avait dit que son histoire avec Woody était terminée et il n'était pas trop surpris, une fille comme elle ne passait jamais ce genre de soirée seule. Il irait les saluer un peu plus tard et en profiterait peut-être pour voler sa cavalière au danseur. Si tu veux on la jette, ce n'est qu'un bout de plastique ! Il ne comptait pas la garder de toute façon. Ils commencèrent à danser et c'était sûrement ce que Léo préférait, la sentir contre lui, ses bras enroulés autour de sa taille. Tu connais cette fille, Swan ? Son mec me dit quelque chose... mais j'arrive pas à me rappeler où je l'ai vu.

Tu vois bien que même s'il essaie de le cacher, de rester fort, voir Zelda avec un autre touche beaucoup Concho. Tu préférerais qu'il concentre son attention sur toi, sans chercher à rendre jalouse la brune mais tu ne peux pas lui demander l'impossible. Cela ne fait pas si longtemps qu'ils sont officiellement séparés tous les deux. « Evidemment. Peut-être que je pourrais porter un certain costume. » Dis-tu avec un sourire au coin des lèvres, te remémorant cette conversation que vous aviez eue quelques mois plus tôt, lors de votre tout premier dérapage. Un dérapage qui s'était rapidement transformé en bien plus, en quelque chose qui vous dépasse. Malheureusement, aujourd'hui, vous faites face aux conséquences de vos actes et quelque chose te dit que ce n'est que le début. « On verra mais si les rôles étaient inversés, je ne crois pas que j'arriverais à lui pardonner alors... je comprendrais si elle ne voulait plus me parler. » Dis-tu en haussant doucement les épaules. Si Zelda était si proche de Woody, devant toi qui plus est, tu n'aurais pas hésité à lui faire une scène en public, contrairement à elle. Mais les choses sont légèrement différentes parce que Concho et toi avez toujours été proches bien que ce n'était rien comparé à aujourd'hui. « On peut rentrer si tu veux. Je serai tout aussi heureuse de t'enlever ce costume, tu sais. » Réponds-tu en souriant faiblement. « C'est vrai. Même si j'suis pas sûre qu'on ait déjà fait ça avant. » Autrement dit, avant que tout ne dérape.

Léo questionna sa partenaire sur le vote, ce à quoi Blanche se mit à rire d'un rire franc qu'elle ne tut que pour répondre à l'homme. Bien sûre que non, je n'ai pas vôté. Elle aurait elle-même creusé sa tombe, si elle l'avait fait ! Mais ce n'est pas l'envie qui manquait. C'était à demi faux. Si elle l'avait pu, elle l'aurait fait. Elle n'avait pas vu le vote passé, comme ils étaient toujours sur le nuage de leur voyage et que la routine ne s'était toujours pas instaurée. Et, surtout, elle avait trop de respect envers lui pour oser un tel affront. C'est peut-être un prétexte pour boire chu champagne sur le dos du Maire, comme tu le dis, répéta Blanche en souriant doucement, cette fois plus sérieuse. Mais c'est aussi un prétexte pour porter ce genre de robe, pour toi, et de passer une soirée ensemble. Blanche, elle ne s'habillait jamais ainsi. Elle était plutôt fervente des tenues simples, vestes en cuir, cheveux lâchés dans leurs boucles naturelles. C'était une bonne raison de se faire belle, pour lui, l'instant d'une soirée. Il la complimenta, elle afficha un mince sourire. Merci. Elle n'avait pas cherché un compliment, elle ne cherchait pas à se faire rappeler tous les jours comment il la trouvait jolie. Mais, qu'il le lui dise, lui fit du bien. Léo, deuxième coupe de champagne, proposa à la blonde de s'évader sur la piste où il passa ses bras autour de la fine taille de l'Australienne. On peut bien la garder l'instant d'une soirée, jouer le jeu, un peu, tenta-t-elle de le raisonner. Tes pas obligé de la mettre. Et tant qu'on l'a, on aura du champagne. Léger rire avant d'ajouter : À moins que tu préfères t'évader. J'crois qu'on a une bouteille de rouge dans ton cellier. Ce n'est pas du champagne, par contre. Elle ne se serait pas présenté, ce soir, si ça n'était pas de lui. Et s'il choisissait de retourner à la maison, de s'éclipser comme ils savaient bien le faire, Blanche le suivrait. Et s'il ne lui avait pas demandé de l'accompagner, elle se serait contentée de l'attendre dans sa chambre, assoupie à son arrivée. Pour elle, cette soirée n'avait pas d'importance. Elle n'avait pas besoin d'un couronnement pour savoir que son homme était le plus beau de la ville. Ils changèrent de sujet, Léo l'interrogeant sur la demoiselle qui avait gagné à ses côtés. La blonde secoua la tête. Je ne la connais pas, non. Cependant, son accompagnateur, elle le connaissait. Elle le connaissait plutôt bien. Clive, se contenta-t-elle de dire en hochant la tête, à présent. C'était son ex. Tu l'as peut-être déjà croisé une ou deux fois à mon salon. Ou avec moi, dans les rues. Blanche haussa les épaules. Ils ne parlaient que très peu des hommes qui avaient partagé sa vie, à elle, parce qu'elle n'en avait pas eu beaucoup. Clive et CJ étaient les seuls au compteur. C'est mon ex.

L’allusion de Freja à notre conversation alors que nous étions complètement bourrés me fit sourire. Freja en Arwen. Je n’oublierais jamais qu’elle n’avait pas dit non à l’idée, et cette réplique aujourd’hui me prouvait encore une fois que c’était possible. « Je pense que j’irais tout de suite mieux … » Répondis-je avec un sourire aux lèvres. Elle avait cette capacité à me faire oublier mes tracas en un claquement de doigts. Mais mon tracas, il dansait quand même à quelques mètres de nous alors pour le coup, c’était plutôt difficile de ne pas y prêter attention. En plus, Freja avait elle aussi des choses à se reprocher dans cette histoire, puisqu’elle était une bonne amie de Zelda. Nous n’avions pas bien fait les choses, ça, c’était une incertitude. Mais en même temps, ça nous était un peu tombé dessus sans prévenir. « Je comprends. » Conclus-je, étant moi aussi capable de me mettre dans les souliers de Zelda. À sa place, je ne voudrais plus parler ni à l’un ni à l’autre. Lorsque ma colocataire proposa qu’on rentre, je réfléchis un moment, hésitant, avant de déclarer : « T’es certaine ? On n’a pas magasiné ces beaux vêtements pour ne les porter que vingt minutes … » Je soupirai. « Mais d’un autre côté, c’est vrai que là j’ai plus envie d’être à l’appart’ qu’ici. Au pire je rentre seul, hein, et tu profites. » Je ne voulais quand même pas gâcher sa soirée avec mes problèmes de cœur.

On entre, plus rien n'a d'importance pour le moment. Nous prenons des verres de champagnes pour les finir avant de s'élancer sur la piste de danse. Le roi et la reine ont été élus. C'est cool ça m'fait une belle jambe. Là, j'suis joyeuse, je danse, je suis contente ... enfin ... jusqu'à ce que mon coeur se déchire. Samuel se penche vers moi et me parle de Bàhr et de Freya. J'hausse les épaules « Oh tu sais ils sont juste co .... loc .... » ma phrase est soudain en suspend. Je les vois se rapprocher ... voire trop se rapprocher. Mon regard se brise, mon coeur aussi, même s'il bat à tout va. On s'observe tout les trois et je reste là à les regarder me regarder en chiens de faïence. Mon visage est clair : il est décomposé. Je ressens une trahison dans mon coeur. Un truc se passe et faut pas m'prendre pour une conne. Je veux bien être gentille, mais qu'on m'cache des trucs. Ok on est en break mais bordel quoi ! Pas les amis des ex même si on sait pas si on va être ex ! Je déglutis et regarde Sam « Je ... j'ai envie de rentrer » mon regard est brillant de larmes, quelque chose se passe et dans ma tête ça part en cacahuète. Je fronce les sourcils et les regarde mon poing se serre et je me mords la lèvre, j'ai une violente envie de leur hurler "JE VOUS EMMERDE BANDE DE CON" mais non ... j'suis pas ça. Enfin si, je dis ce que je pense et ressens mais là « Je vais rentrer » je m'éloigne de Sam, le cerveau un peu trop à l'ouest. La fatigue, l'alcool, la tristesse, le stress. C'est ptet rien ... c'est ptet moi qui m'imagine des trucs, mais j'ai vu Freya faire un bisous un peu trop déplacé, j'ai vu .... ce CON rapprocher Fre' vers lui. Je déglutis marchant vers la sortie, prenant l'air dans la figure je soupire bruyamment. A peine rentrée que ça craint

« Un jour, alors que tu ne t'y attendras pas, je te surprendrai avec ce costume. » Affirmes-tu avec une pointe de malice dans le regard. S'il ne s'y attend pas, la surprise ne sera que bien meilleure à tes yeux. Pour ce qui est de ce soir, tu espères que se perdre dans tes bras suffira à apaiser la peine de Concho, au moins un peu. En tout cas de ton côté, en ce moment, il est le remède à tous tes maux, à toutes tes difficultés. « On trouvera une occasion de remettre nos vêtements... on s'en fout de tout ça. » Ce qui importe le plus, à tes yeux, c'est que ton colocataire se sente un peu mieux. Tu secoues la tête quand il propose de rentrer seul, incapable de le laisser rentrer dans cet état tout seul. Mais tu n'as pas le temps de répondre que tu vois Zelda, du coin de l'oeil, prendre la fuite. Tu soupires, comprenant qu'elle aussi, a beaucoup de mal à vous voir tous les deux, sans savoir pour autant si votre relation a évolué ou non. « Est-ce que tu veux aller lui parler ? » Demandes-tu en sondant le regard de Concho. Si c'est le cas, tu trouveras bien une coupe de champagne pour te tenir compagnie ou tu rentreras à l'appartement pour laisser toute l'intimité dont ont besoin Concho et Zelda. Tu ne peux pas t'empêcher de ressentir une petite pointe de jalousie mais tu la relègues au second plan parce que ce n'est pas le meilleur moment pour faire le point sur ce que tu ressens pour ton colocataire.

Blanche pouvait en porter autant qu'elle voulait, des robes sexy comme celle-ci, même pour rester à la maison si ça lui chantait, Léo ne serait jamais contre l'admirer, puis les lui retirer. Mais il comprenait ce qu'elle voulait dire, il fallait une occasion spéciale et puis c'était un tout, c'était choisir la bonne tenue, celle qui la rendrait désirable aux yeux de son cavalier, enviable pour les autres, celle qui la ferait se sentir belle et qui ferait bien en société, parce qu'indéniablement des regards se poseraient sur elle, sur eux, à Bowen tout le monde s'épiait un peu, la ville était petite et tout le monde se connaissait plus ou moins. Les robes je préfère te les enlever... Il sourit, espiègle, avant de hocher la tête. Faisons en sorte qu'elle soit bonne alors, cette soirée. Même s'il ne comptait pas s'attarder, comme toujours, ses moments favoris dans ce genre d'événements c'était ceux où il s'échappait, indéniablement. Une fois lancés sur la piste, alors qu'Emerson assurait que la couronne ne valait rien, ils pourraient bien s'en séparer, la blonde proposa qu'ils jouent le jeu et alors son esprit divagua, comme s'il l'imaginait déjà, avec cette tiare pour seul ornement et plus aucun vêtement. Je suis le roi et tu seras ma reine ? On n'a plus vraiment cinq ans... mais le jeu est presque tentant. Il haussa les épaules nonchalamment. Et si ça nous assure du champagne, alors... ! C'était une bêtise, ce soir c'était open bar et dans tous les cas il avait les serveurs dans sa poche à ce genre de soirée, quitte à subtiliser une ou deux bouteilles, il l'avait déjà fait, à une autre époque qui lui paraissait bien lointaine ce soir. Il n'était plus vraiment ici pour se mettre la tête à l'envers avec des copains, il avait l'impression d'être rangé à présent. T'as trouvé ma cachette ! On gardera ma réserve perso pour plus tard dans la soirée ne t'en fais pas. Ils valsaient au même rythme que les autres, la danse était agréable et l'ambiance détendue. Léo questionna Blanche sans trop savoir pourquoi et sa réponse lui arracha un léger soupire, rien que le prénom, Clive, évidemment, elle n'avait pas vraiment besoin d'en dire plus, même si Cambridge se sentit obligée de continuer. Il avait évité la blonde, à cette époque de sa vie, celle où elle avait trouvé refuge dans d'autres bras que les siens. Il pinça les lèvres, lui le jaloux. Ouais, j'avais compris. Et sans vraiment s'en rendre compte il la ramena un peu plus contre lui. Il n'avait aucune raison d'agir ainsi, mais c'était le genre de geste qu'il ne contrôlait pas, inconsciemment il voulu prouver qu'elle était la sienne, rien qu'à lui, alors qu'elle lui était déjà totalement dévouée et qu'elle avait le droit d'avoir un passé.

Voilà bien une raison qui dissuadait Sam de se mettre en couple, celle que l'histoire se termine un jour et qu'il puisse trouver par hasard son ex dans les bras d'un autre. Le blond était du genre sanguin, peut-être un peu jaloux sur les bords, alors il allait de soi que ce genre de scène ne lui plairait pas du tout. Et là il y assistait en direct, ce n'était pas son ex, qu'il avait devant les yeux, mais celui de Zelda et visiblement sa réaction était en tous points celle qu'il pourrait avoir, si ce genre de chose lui arrivait un jour. Co...loc... ah ! Elle était bonne celle-là, alors le Bàhr fricotait avec sa colocataire ! Quelle idée de vivre sous le même toit qu'une bombe pareille, bon ça il ne le dirait pas à la brune qui fulminait à ses côtés. Plus les secondes passaient plus elle semblait se liquéfier sur place et finalement le blond se sentait bien con, à assister au spectacle sans savoir quoi faire. Il aurait bien pu l'emmener danser plus loin, la faire tournoyer ou même lui mettre un autre verre sous le nez, s'aurait été une amie de longue date il l'aurait fait, mais en vrai il ne connaissait pas tellement Zelda, pas assez pour ne pas se prendre une gifle s'il en faisait trop. C'est une sorte de slow c'est sûrement pour ça qu'ils sont si proches. Ah ouais, bien mon gars, sors lui d'autres excuses bidons comme celle-là, ça crevait les yeux que les deux se bouffait du regard. Bon la soirée n'allait pas être si sympa que ça en fait. Et voilà qu'elle disait qu'elle voulait rentrer, bon il n'allait pas faire d'histoire, le britannique, tant pis pour ce soir. Mais déjà, avant qu'il ait pu réagir, Zelda se barrait, elle semblait partir en vrille et ça ne lui plaisait pas tellement, il se sentait presque responsable d'elle, en plus il l'avait fait boire un peu plus tôt, peut-être un peu trop. Il resta perdu deux secondes, à passer son regard de la belle en fuite à son ex qui avait vu la scène lui aussi, sans trop savoir s'il devait la rattraper.

H.J Concho:

Je ne demandais que ça, être pris par surprise par une Freja déguisée en Arwen. Ce serait certainement le highlight de mon année, le jour où ça arrivera. Je me contentai de sourire, sourire qui allait et qui venait, ce soir. Entre les sous-entendus de Freja et les regards à Zelda, j’avais les émotions dans une montagne russe. Mais ça ne tarderait pas à crasher, ce grand manège. « On se fera un petit gala privé, alors. Tu seras Miss Bowen et moi Mister Bowen, pour une soirée. » Je souris à cette idée, le regard brillant, avant de voir Zelda détaler vers la sortie. Je l’avais blessée, pour une énième fois. Plus le temps passait et plus le fossé se creusait. Limite, j’étais celui qui allait la pousser tout en bas. Il était temps de mettre fin à cette pause, de mettre fin aux incertitudes. Mais pas ce soir. Ce soir, je me sentais incapable d’aborder toutes ces grandes questions qui demeuraient incomprises depuis trop de temps entre Zelda et moi. Alors, quand Freja me demanda si je voulais aller lui parler, je secouai la tête. « J’sais que ça va m’donner l’air d’un coward mais je m’en sens pas capable ce soir. I just wanna go home, Frej’. » La suppliais-je.

HJ:

« Retrouver la couronne le temps d'une soirée... ça me tente bien. » Dis-tu en repensant à cette fameuse soirée où tu as été élue Miss Bowen en compagnie d'un ami. « La différence c'est que j'aurai un Mister Bowen beaucoup plus séduisant à mes côtés. » Alfie était très séduisant, lui aussi, mais tu ne peux pas le comparer avec Concho. Ce que vous vivez aujourd'hui renforce tout ce que tu penses de ton colocataire et tout ce que tu ressens semble décuplé. Comme si votre relation te dépassait à présent et que tu ne contrôlais plus rien. Tu savais que ça risquait de vous exploser en plein visage mais tu ne pensais pas que ce serait pour si tôt et encore moins ce soir. Quand tu vois Zelda s'enfuir, tu demandes à l'australien s'il désire la rattraper mais il te fait comprendre que tout ce qu'il veut à présent, c'est rentrer. Tu hoches la tête sans détacher ton regard, inquiet, du sien, puis affirmes : « Alors on rentre. » Tu t'arrêtes finalement de danser, prête à partir. « Et tu auras droit à tout ce que tu veux à la maison. » Murmures-tu pour ton colocataire, un sourire au coin des lèvres. Puis, vous prenez tous les deux la direction de la sortie, impatients de quitter cet endroit source d'anxiété.

Concho & Freja out.

C'est ce que je préfère aussi, répliqua Blanche avec un clin d'oeil alors que son cavalier lui confiait préférer lui enlever les robes que la voir les enfiler. De toute façon, les soirées mondaines ça n'a jamais été réellement mon truc. Elle haussa les épaules. Léo la connaissait, Blanche la rebelle, celle qui n'avait jamais pu supporter les soirées où elle devait s'habiller convenablement, agir pour ne pas décevoir ses parents. Elle n'avait jamais aimé faire ce que la société lui disait de faire, mais plutôt ce qu'elle avait envie de faire. Ni même de porter ce qu'on lui dictait. Blanche l'adolescente caractérielle. Et même si elle avait changé avec les années, même si elle avait appris à s'adoucir, elle n'avait jamais été une bien grande fan de ce genre de soirée, excepté si c'était pour les passer au bras de Léo et avoir le plaisir de s'enfuir avec lui au premier moment venu. Ça, c'était bien la définition d'une bonne soirée. Je te rappelle qu'on a qu'une seule couronne, lança-t-elle en gloussant. Alors, ce soir, c'est plutôt toi le roi ou moi la reine, mais pas les deux à la fois. Être roi et reine, c'était presque comme lorsqu'ils étaient petits, lorsqu'ils avaient réellement cinq ans et qu'ils s'inventaient des mondes imaginaires, sous les tables de banquets aux soirées où étaient conviés leurs parents, le champagne en moins. Quand t'en peux plus d'être ici, on s'éclipsera. On est plutôt doué là-dedans, confia-t-elle à l'homme de la soirée, un clin d'oeil accompagnant ses propos alors que leur corps valsait lentement, au travers des autres gens. Danse qui se voulait agréable, mais elle changea de ton lorsque Léo s'interrogea sur un convive de la salle. Et pas n'importe lequel. Blanche se fondit en explication, alors qu'elle aurait dû voir qu'à son regard noir, il avait compris de qui il s'agissait. Son ton se fit sec, ses gestes plus dominateurs, il resserra l'étau de ses bras autour du corps de la blonde comme pour prouver à tous les autres citoyens qu'elle était sienne. Ça va ?, demanda-t-elle alors qu'elle connaissait très bien la réponse. Ils ne parlaient pas vraiment de son passé à elle, comme si il était interdit. Si Léo avait eu toutes les permissions du monde de trouver réconfort dans les bras des autres, lorsqu'il s'agissait de la blonde c'était proscrit. Léo, t'es pas jaloux ? Évidemment qu'il l'était. Tu sais, ça n'aurait jamais pu fonctionner avec lui, commença-t-elle en cherchant son regard, t'as toujours trop été dans ma tête pour laisser un autre homme y entrer. Et même si sur ce point ils étaient différents, son ton n'était pas un reproche.